lundi 3 octobre 2016
Lettre N°1 – Lutter contre le harcèlement
Chers Parents,
En tant que parents, vous êtes
attentifs au bon travail et aux résultats scolaires de votre enfant. Quoi de
plus naturel ! Mais un autre paramètre est absolument indispensable si
l’on veut conduire l’élève à SA réussite : SON
BIEN-ÊTRE À L’ÉCOLE.
Or, selon des enquêtes
concordantes, 1 enfant sur 10 subit (ou a subi) un harcèlement au cours de sa
scolarité1. Pour les uns, il s’agit d’une succession de
« micro-violences », mais
pour les autres d’un harcèlement sévère.
La lutte contre le harcèlement à
l’École est une priorité nationale, mais aussi de notre établissement. Tous les
milieux sociaux sont concernés.
Le téléfilm « Marion, 13 ans pour toujours », inspiré
du livre du même nom, et diffusé sur France 3 le 27 septembre dernier, retrace
le calvaire VÉRIDIQUE ET BOULEVERSANT d’une collégienne de 13 ans qui a mis fin
à ses jours en 2013 pour avoir subi un harcèlement, plusieurs mois durant, de la
part de ses camarades de classe, notamment via les textos et les réseaux
sociaux.
Je conseille vivement à ceux qui
n’ont pas vu le film de le voir en « replay ».
Regardez-le
avec votre enfant et parlez-en ensemble. Vous pouvez aussi vous procurer le
livre poignant écrit par la mère de Marion2.
Qu’il est 6, 10 ou 18 ans, il est
indispensable de discuter régulièrement avec votre enfant et de lui permettre
de vous exprimer ce qui peut ne pas aller bien. S’il est important de préserver
son intimité (son « jardin secret »), il ne faut pas non plus passer
à côté de quelque chose qui pourrait le meurtrir et lui laisser des cicatrices
durables. Le contrôle du téléphone
portable pour les plus jeunes est INDISPENSABLE. Les réseaux sociaux ne
sont légalement pas autorisés avant l’âge de 13 ans. Beaucoup d’enfants
trichent sur leur date de naissance pour ouvrir un compte.
Que votre enfant le fasse, sous
votre contrôle, et avec votre accord, le plus tard possible (idéalement pas
avant la classe de 2nde, environ 15 ans), dans une vraie relation de
confiance avec vous.
Sans être inquiets à outrance car
la plupart des enfants et des jeunes vont bien et sont respectueux les uns des
autres, nous ne devons pas ignorer que certains souffrent intérieurement sans
pouvoir l’exprimer.
Au niveau national, un numéro
d’appel gratuit (le 3020) a été mis en place (votre enfant en a été informé
dans son carnet de correspondance), mais cela ne saurait suffire. La parole a
besoin d’être libérée auprès d’adultes de proximité et de confiance.
Il n’y a pas de honte à subir un
harcèlement. Bien souvent, les enfants se sentent coupables de ce qu’ils
subissent et disent « si je parle,
ça va être pire ! » Les adultes doivent s’empresser de corriger
cette erreur d’appréciation.
Le harcèlement sous toutes ses
formes doit être réprimé. Il est d’ailleurs condamné par la loi. Les harceleurs,
même jeunes, peuvent être poursuivis pénalement.
Rendez-vous dans un mois pour un
prochain sujet…
Thierry FOURNIER
1 Observatoire international de la violence à l’École pour l’UNICEF – La Lettre de l’Éducation (Le Monde), n° 699 du 04 avril 2011
2 Nora Fraisse, Marion, 13 ans pour toujours – Calmann-Lévy, 2013