N°24 : LYCÉE – Thierry Fournier répond aux questions des parents

lundi 14 septembre 2020

N°24 : LYCÉE – Thierry Fournier répond aux questions des parents

Pourquoi notre lycée va prendre, dans les années qui viennent, une avance considérable ?

En cette rentrée scolaire, j’ai souhaité me prêter à certaines questions de parents concernant notre lycée. Mais, plutôt que d’y répondre de manière individuelle, j’ai choisi la forme de cette lettre-interview.

Nous aimerions savoir en quoi le lycée Maintenon se distingue ou se différencie des autres lycées ?

Avec ses 600 élèves (dont 70 lycéens-résidents), notre lycée est d’abord une structure à taille humaine. Nous y proposons des voies de formation riches et diversifiées, à la fois du bac général, une série technologique et des filières professionnelles tertiaires de qualité reconnue, au point d’avoir décroché en 2019 le label recherché de « lycée des métiers ». Pour la voie générale, très majoritaire, nous proposons un large éventail de spécialités (9) ainsi que diverses options… Mais le plus important sans doute, c’est que nos élèves choisissent librement, et sans aucune contrainte, leur combinaison de spécialités. Cela est loin d’être le cas dans la plupart des autres lycées qui imposent des « portails », autrement dit des combinaisons toutes faites qui ne permettent pas aux lycéens d’associer certaines spécialités entre elles. A Maintenon, dès le lancement de la réforme du lycée (qui va conduire à un bac « remusclé » à compter de la session 2021), j’ai fait le choix de relever ce défi, et m’y suis engagé auprès de tous. Le pari a été tenu. Aujourd’hui, je le redis, nos lycéens sont entièrement libres de leurs combinaisons, ce qui peut leur ouvrir des portes inédites lors de leur poursuite d’études dans l’enseignement supérieur.

Vos enseignants ont la réputation d’appliquer une notation sévère. Qu’en est-il exactement ?

Je puis affirmer ici que le système de notation de nos enseignants est juste et équilibré. Et j’entends en apporter la démonstration. Cette année, du fait du Coronavirus, les élèves ont obtenu leur diplôme du bac avec les seules notes du contrôle continu. Avec 99 %, notre taux de réussite a été identique à celui des années antérieures (98,5 % en moyenne). Voilà bien la preuve que les critères de notation de nos enseignants sont globalement en concordance avec les exigences des examens nationaux. Il s’agit d’un indicateur objectif. Dans d’autres lycées, nous avons observé des discordances pouvant aller jusqu’à dix points d’écart d’une année sur l’autre, mettant en évidence une notation soit trop serrée soit trop élastique. Enfin, n’oublions pas que le bac n’est pas une fin en soi, mais une porte d’entrée dans l’enseignement supérieur. Meilleure sera la formation, surtout quand celle-ci est raisonnablement exigeante, plus grandes seront les chances de réussite de nos élèves pour la suite.    

Depuis cette rentrée, les lycéens de Maintenon n’ont plus de classes dédiées comme au collège. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Cette rentrée scolaire marque une avancée considérable dans la mutation de notre lycée. Pendant longtemps, notre lycée a fonctionné comme un « grand collège », avec des classes dédiées. Or, nos lycéens ne veulent plus être considérés comme des « collégiens ». Notre rôle n’est-il pas de les préparer à leurs études supérieures dont nous savons qu’elles fonctionnent essentiellement dans des espaces dynamiques et décloisonnés ? De plus, avec la réforme du lycée, le système des classes dédiées est devenu obsolète. Je rappelle que les élèves de 1ère et Terminale ne sont plus dans des logiques de « classes », mais dans des logiques de « spécialités » qui imposent aux élèves de bouger, de changer de groupes et de salles tout au long de la journée.

Vous allez donc fonctionner comme les lycées publics ?

Absolument pas. Les lycées auxquels vous faites référence ont généralement des salles « lambda » stéréotypées. A Maintenon, j’ai fait un autre choix, celui de créer des salles « spécialisées » qui fonctionnent par pôles de disciplines (lettres, langues, maths…). A terme, chaque salle sera, par ses aménagements et sa « décoration », imprégnée de la matière enseignée. J’ai demandé aux enseignants de chaque discipline de travailler sur ce projet pour l’année en cours. D’ici l’année prochaine, toutes nos salles du lycée devraient constituer ces petits « univers » qui rendront les enseignements toujours plus concrets et passionnants. C’est précisément la longueur d’avance que nous sommes en train de prendre.

Avec les tablettes numériques, les élèves n’ont plus de livres papier. Comment les choses vont-elles se passer ?

L’an dernier a été la première année de mise en place et de financement par la Région Sud, dont je salue l’initiative et l’engagement, de tablettes numériques pour tous les lycéens. Après une mise en place technique assez difficile, j’ai interrogé les familles et les enseignants pour savoir si nous devions continuer avec les e-manuels ou s’il fallait revenir au livre papier. Côté élèves, la préférence est allée à la tablette. Côté enseignants, elle est allée au papier. J’ai donc travaillé à une solution qui puisse concilier les deux options, tout en sachant qu’il était impossible économiquement de fournir aux élèves l’un et l’autre. Par le jeu des salles spécialisées, dont je viens de parler à l’instant, l’établissement a pu se doter, pour cette rentrée, de jeux de livres papier, à raison d’un livre pour deux élèves en moyenne. Si nous avions gardé les classes dédiées, cela aurait été matériellement et financièrement impossible, car il aurait fallu doter chaque salle de classe de tous les jeux de livres.

Comment les élèves vont-ils passer du papier au numérique et réciproquement ?

En règle générale, nos lycéens travailleront prioritairement en classe sur le papier et à la maison avec les e-manuels sur leur tablette numérique, mais c’est bien l’enseignant qui décide in fine de ce qu’il estime être la bonne manière de faire à l’intérieur de ses cours. A l’heure qu’il est, les livraisons de tablettes sont en train d’avoir lieu dans les différents lycées de la Région. Dans les prochains jours ou semaines, les choses devraient être opérationnelles.

Avec le Covid, pensez-vous que c’était le bon moment de supprimer les classes dédiées ?

Les classes dédiées n’ont jamais empêché les élèves de bouger. Il fallait déjà se rendre aux laboratoires, en salles informatiques, suivre les cours de langues, d’options, aller en salle d’étude, faire son DS… En vérité, le brassage des élèves est inhérent à la vie d’un lycée digne de ce nom. S’il est vrai que la suppression des classes dédiées augmente la mobilité des élèves, elle ne change pas les choses fondamentalement d’un point de vue du risque sanitaire. Au quotidien, les élèves vont et viennent, s’assoient sur les bancs, se rendent aux toilettes, touchent tables et chaises, font de l’informatique, manipulent des instruments de laboratoire, se saisissent de documents au CDI, mangent côte à côte, empruntent les transports collectifs… La liste est longue. Reporter dans le temps, au motif du Covid, la mise en place d’un projet qui réunit autant d’avantages pour nos lycéens aurait été du gâchis.  

Pour lutter efficacement contre la propagation du virus et limiter les effets d’une « deuxième vague » épidémique, il est indispensable de porter son masque en permanence, de respecter les gestes barrières, le protocole sanitaire et de se laver ou désinfecter les mains chaque fois que l’on change de lieu. C’est en ce sens que j’ai demandé à chacun d’être muni d’un flacon de gel hydroalcoolique de poche. Pour conclure, je me suis attaché à tout mettre en œuvre pour que l’année 2020 ne soit pas une année « blanche » au prétexte du Covid. Tous ceux qui ont choisi d’attendre des jours meilleurs pour réaliser leurs projets perdent du temps. Ici, nous prenons de l’avance…

Thierry Fournier, Chef d’établissement Coordonnateur

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